Tuesday, August 30, 2016

JORGE CARRERA ANDRADE





CUERPO DE LA AMANTE

I

PRÓDIGO cuerpo:
dios, animal dorado,
fiera de seda y sueño,
planta y astro.
Fuente encantada
en el desierto.
Arena soy: tu imagen
por cada poro bebo.
Ola redonda y lisa:
En tu cárcel de nardos
devoran las hormigas
mi piel de náufrago.

II

TU boca, fruta abierta
al besar brinda
perlas en un pocillo
de miel y guindas.
Mujer: antología
de frutas y de nidos,
leída y releída
con mis cinco sentidos.

III

NUCA:
escondite en el bosque,
liebre acurrucada
debajo de las flores,
en medio del torrente,
Alabastro lavado
mina
y colmena de mieles.
Nido
de nieves y de plumas.
Pan redondo
de una fiesta de albura.

IV

TU cuerpo eternamente está bañándose
en la cascada de tu cabellera,
agua lustral que baja
acariciando peñas.
La cascada quisiera ser un águila
pero sus finas alas desfallecen:
agonía de seda
sobre el desierto ardiente de tu espalda.
La cascada quisiera ser un árbol,
toda una selva en llamas
con sus lenguas lamiendo
tu armadura de plata
de joven combatiente victoriosa,
única soberana de la tierra.
Tu cuerpo se consume eternamente
entre las llamas de tu cabellera.

V

FRENTE: cántaro de oro,
lámpara en la nevada,
caracola de sueños
por la luna sellada.
Aprendiz de corola,
albergue de corales,
boca: gruta de un dios
de secretos panales.

VI

TU cuerpo es templo de oro,
catedral de amor
en donde entro de hinojos.
Esplendor entrevisto
de la verdad sin velos:
¡Qué profusión de lirios!
¡Cuántas secretas lámparas
bajo tu piel, esferas
pintadas por el alba!
Viviente, único templo:
La deidad y el devoto
suben juntos al cielo.

VII

TU cuerpo es un jardín, masa de flores
y juncos animados.
Dominio del amor: en sus collados
persigo los eternos resplandores.
Agua dorada, espejo ardiente y vivo
con palomas suspensas en su vuelo,
feudo de terciopelo,
paraíso nupcial, cielo cautivo.
Comarca de azucenas, patria pura
que mi mano recorre en un instante.
Mis labios en tu espejo palpitante
apuran manantiales de dulzura.
Isla para mis brazos nadadores,
santuario del suspiro:
Sobre tu territorio, amor, expiro
árbol estrangulado por las flores.

Sunday, August 28, 2016

YVES BONNEFOY:




YVES BONNEFOY


DANS LE LEURRE DES MOTS

I

C’est le sommeil d’été cette année encore,
L’or que nous demandons, du fond de nos voix,
À la transmutation des métaux du rêve.
La grappe des montagnes, des choses proches,
A mûri, elle est presque le vin, la terre
Est le sein nu où notre vie repose
Et des souffles nous environnent, nous accueillent.
Telle la nuit d’été, qui n’a pas de rives,
De branche en branche passe le feu léger.
Mon amie, c’est là nouveau ciel, nouvelle terre,
Une fumée rencontre une fumée
Au-dessus de la disjonction des deux bras du fleuve.

Et le rossignol chante une fois encore
Avant que notre rêve ne nous prenne,
Il a chanté quand s’endormait Ulysse
Dans l’île où faisait halte son errance,
Et l’arrivant aussi consentit au rêve,
Ce fut comme un frisson de sa mémoire
Par tout son bras d’existence sur terre
Qu’il avait replié sous sa tête lasse.
Je pense qu’il respira d’un souffle égal
Sur la couche de son plaisir puis du repos,
Mais Vénus dans le ciel, la première étoile,
Tournait déjà sa proue, bien qu’hésitante,
Vers le haut de la mer, sous des nuées,
Puis dérivait, barque dont le rameur
Eût oublié, les yeux à d’autres lumières,
De replonger sa rame dans la nuit.

Et par la grâce de ce songe que vit-il?
Fut-ce la ligne basse d’un rivage
Où seraient claires des ombres, claire leur nuit
À cause d’autres feux que ceux qui brûlent
Dans les brumes de nos demandes, successives
Pendant notre avancée dans le sommeil?
Nous sommes des navires lourds de nous-mêmes,
Débordants de choses fermées, nous regardons
À la proue de notre périple toute une eau noire
S’ouvrir presque et se refuser, à jamais sans rive.
Lui cependant, dans les plis du chant triste
Du rossignol de l’île de hasard,
Pensait déjà à reprendre sa rame
Un soir, quand blanchirait à nouveau l’écume,
Pour oublier peut-être toutes les îles
Sur une mer où grandit une étoile.

Aller ainsi, avec le même orient
Au-delà des images qui chacune
Nous laissent à la fièvre de désirer,
Aller confiants, nous perdre nous reconnaître
À travers la beauté des souvenirs
Et le mensonge des souvenirs, à travers l’affre
De quelques-uns, mais aussi le bonheur
D’autres, dont le feu court dans le passé en cendres,
Nuée rouge debout au brisant des plages,
Ou délice des fruits que l’on n’a plus.
Aller, par au-delà presque le langage,
Avec rien qu’un peu de lumière, est-ce possible
Ou n’est-ce pas que l’illusoire encore,
Dont nous redessinons sous d’autres traits
Mais irisés du même éclat trompeur
La forme dans les ombres qui se resserrent?
Partout en nous rien que l’humble mensonge
Des mots qui offrent plus que ce qui est
Ou disent autre chose que ce qui est,
Les soirs non tant de la beauté qui tarde
À quitter une terre qu’elle a aimée,
La façonnant de ses mains de lumière,
Que de la masse d’eau qui de nuit en nuit
Dévale avec grand bruit dans notre avenir.

Nous mettons nos pieds nus dans l’eau du rêve,
Elle est tiède, on ne sait si c’est de l’éveil
Ou si la foudre lente et calme du sommeil
Trace déjà ses signes dans des branches
Qu’une inquiétude agite, puis c’est trop sombres
Pour qu’on y reconnaisse des figures
Que ces arbres s’écartent, devant nos pas.
Nous avançons, l’eau monte à nos chevilles,
Ô rêve de la nuit, prends celui du jour
Dans tes deux mains aimantes, tourne vers toi
Son front, ses yeux, obtiens avec douceur
Que son regard se fonde au tien, plus sage,
Pour un savoir que ne déchire plus
La querelle du monde et de l’espérance,
Et qu’unité prenne et garde la vie
Dans la quiétude de l’écume, où se reflète,
Soit beauté, à nouveau, soit vérité, les mêmes
Étoiles qui s’accroissent dans le sommeil.

Beauté, suffisante beauté, beauté ultime
Des étoiles sans signifiance, sans mouvement.
À la poupe est le nautonier, plus grand que le monde,
Plus noir, mais d’une matité phosphorescente.
Le léger bruit de l’eau à peine troublée,
C’est, bientôt, le silence. Et on ne sait encore
Si c’est rive nouvelle, ou le même monde
Que dans les plis fiévreux du lit terrestre,
Ce sable qu’on entend qui crisse sous la proue.
On ne sait si on touche à une autre terre,
On ne sait si des mains ne se tendent pas
Du sein de l’inconnu accueillant pour prendre
La corde que nous jetons, de notre nuit.
Et demain, à l’éveil,
Peut-être que nos vies seront plus confiantes
Où des voix et des ombres s’attarderont,
Mais détournées, calmes, inattentives,
Sans guerre, sans reproche, cependant
Que l’enfant près de nous, sur le chemin,
Secouera en riant sa tête immense,
Nous regardant avec la gaucherie
De l’esprit qui reprend à son origine
Sa tâche de lumière dans l’énigme.

Il sait encore rire,
Il a pris dans le ciel une grappe trop lourde,
Nous le voyons l’emporter dans la nuit.
Le vendangeur, celui qui peut-être cueille
D’autres grappes là-haut dans l’avenir,
Le regarde passer, bien que sans visage.
Confions-le à la bienveillance du soir d’été,
Endormons-nous…

                                        … La voix que j’écoute se perd,
Le bruit de fond qui est dans la nuit la recouvre.
Les planches de l’avant de la barque, courbées
Pour donner forme à l’esprit sous le poids
De l’inconnu, de l’impensable, se desserrent.
Que me disent ces craquements, qui désagrègent
Les pensées ajointées par l’espérance?
Mais le sommeil se fait indifférence.
Ses lumières, ses ombres: plus rien qu’une
Vague qui se rabat sur le désir.


II

Et je pourrais
Tout à l’heure, au sursaut du réveil brusque,
Dire ou tenter de dire le tumulte
Des griffes et des rires qui se heurtent
Avec l’avidité sans joie des vies primaires
Au rebord disloqué de la parole.
Je pourrais m’écrier que partout sur terre
Injustice et malheur ravagent le sens
Que l’esprit a rêvé de donner au monde,
En somme, me souvenir de ce qui est,
N’être que la lucidité qui désespère
Et, bien que soit retorse
Aux branches du jardin d’Armide la chimère
Qui leurre autant la raison que le rêve,
Abandonner les mots à qui rature,
Prose, par évidence de la matière,
L’offre de la beauté dans la vérité.

Mais il me semble aussi que n’est réelle
Que la voix qui espère, serait-elle
Inconsciente des lois qui la dénient.
Réel, seul, le frémissement de la main qui touche
La promesse d’une autre, réelles, seules,
Ces barrières qu’on pousse dans la pénombre,
Le soir venant, d’un chemin de retour.
Je sais tout ce qu’il faut rayer du livre,
Un mot pourtant reste à brûler mes lèvres.

Ô poésie,
Je ne puis m’empêcher de te nommer
Par ton nom que l’on n’aime plus parmi ceux qui errent
Aujourd’hui dans les ruines de la parole.
Je prends le risque de m’adresser à toi, directement,
Comme dans l’éloquence des époques
Où l’on plaçait, la veille des jours de fête,
Au plus haut des colonnes des grandes salles,
Des guirlandes de feuilles et de fruits.

Je le fais, confiant que la mémoire,
Enseignant ses mots simples à ceux qui cherchent
À faire être le sens malgré l’énigme,
Leur fera déchiffrer, sur ses grandes pages
Ton nom un et multiple, où brûleront
En silence, un feu clair,
Les sarments de leurs doutes et de leurs peurs.
« Regardez, dira-t-elle, dans le seul livre
Qui s’écrive à travers les siècles, voyez croître
Les signes dans les images. Et les montagnes
Bleuir au loin, pour vous être une terre.
Écoutez la musique qui élucide
De sa flûte savante au faîte des choses
Le son de la couleur dans ce qui est. »

Ô poésie,
Je sais qu’on te méprise et te dénie,
Qu’on t’estime un théâtre, voire un mensonge,
Qu’on t’accable des fautes du langage,
Qu’on dit mauvaise l’eau que tu apportes
À ceux qui tout de même désirent boire
Et déçus se détournent, vers la mort.

Et c’est vrai que la nuit enfle les mots,
Des vents tournent leurs pages, des feux rabattent
Leurs bêtes effrayées jusque sous nos pas.
Avons-nous cru que nous mènerait loin
Le chemin qui se perd dans l’évidence,
Non, les images se heurtent à l’eau qui monte,
Leur syntaxe est incohérence, de la cendre,
Et bientôt même il n’y a plus d’images,
Plus de livre, plus de grand corps chaleureux du monde
À étreindre des bras de notre désir.
Mais je sais tout autant qu’il n’est d’autre étoile
À bouger, mystérieusement, auguralement,
Dans le ciel illusoire des astres fixes,
Que ta barque toujours obscure, mais où des ombres
Se groupent à l’avant, et même chantent
Comme autrefois les arrivants, quand grandissait
Devant eux, à la fin du long voyage,
La terre dans l’écume, et brillait le phare.

Et si demeure
Autre chose qu’un vent, un récif, une mer,
Je sais que tu seras, même de nuit,
L’ancre jetée, les pas titubants sur le sable,
Et le bois qu’on rassemble, et l’étincelle
Sous les branches mouillées, et, dans l’inquiète
Attente de la flamme qui hésite,
La première parole après le long silence,
Le premier feu à prendre au bas du monde mort.

Tuesday, March 22, 2016

FRIEDRICH VON SCHLEGEL: EROTISCHE SONETTE




FRIEDRICH VON SCHLEGEL

EROTISCHE SONETTE


Erstes Sonett

Um meiner Mannheit Tiefgang auszuloten,
Ging ich mit nacktem Glied zu Keuschgesinnten.
Ich glaubte, diese deutlichste der Finten
Sei zwingender als Zahlen oder Zoten.

Ich trat zu Mädchen unversehns von hinten,
Sprach sanft sie an und spielte den Zeloten.
Dann fragt' ich plötzlich, wann sie denn den roten
Gewaltherrn hätten, und wie lang sie minnten.

Sie sehn verdrehten Auges auf den Stecken,
Der ihnen doch galant entgegensteht.
Ich hebe sie, darauf zu stülpsen.

Zuerst wohl würgen, schreien sie, und rülpsen,
Dann fließt die Lust, und alles Weh vergeht.
Bis sie zutiefst gekitzelt drauf verrecken.


Zweites Sonett

Du meine Hand bist mehr als alle Weiber,
Du bist stets da, wie keine Frau erprobt,
Du hast noch nie in Eifersucht getobt,
Und bist auch nie zu weit, du enger Reiber.

Ovid, mein Lehrer weiland, hat dich recht gelobt,
Denn du verbirgst in dir ja alle Leiber,
Die ich mir wünsche. Kühler Glutvertreiber,
Dir hab ich mich für immer anverlobt.

Ich stehe stolz allein mir dir im Raume
Und streichle meine bläulichrote Glans.
Schon quirlt sich weiß der Saft zum Schaume,

So zieh ich aus Erfahrung die Bilanz:
Die Zweiheit paart sich nur im Wollusttraume,
Sonst paart sich meine Faust mit meinem Schwanz.



Drittes Sonett

Der rauhe Ost, der früh nach Rom mich jagte,
Ward dort zum Zephir hyacinthner Lüste.
Und keiner, der nur immer Mädchen küßte,
Rühm seinen Schwanz, daß er im Himmel ragte.

Auch mich erregen noch die herben Brüste
Kampan'scher Mädchen, doch wie oft verzagte
Mein Meerschaum an dem fremden Golf und klagte
Daß ohne recht' Verständnis diese Küste.

Wie anders schmiegte sich der Arsch des Knaben
dem Schwanz in lieblich-rundlichem Gehaben;
Kein Weib hat so behende mit der Zunge

Die Eichel mir geleckt wie dieser Junge.
Oh, könnt' ich doch an deinem Marmorhintern,
Mein Knabe, viele Monde überwintern ... !


Viertes Sonett

Von allen Männern, die dich je bedrohten
Bin ich der geilste: sieh' mich zitternd an ... !
Ich zerre deine Brüste Spann für Spann
Und werde sie auf deinem Rücken knoten.

Auch deine Füße knüpfe ich daran,
Und binde deine kleinen weißen Pfoten.
Und wenn den Leib du röchelnd mir geboten
Bewunderst du in mir den starken Mann.

Und wenn du schreist, so schlitz' ich deinen runden
Und weichen Leib mir auf mit kaltem Streiche.
Dann saugen sich die Lippen deiner Wunden

Um meinen Schwanz, daß ich vor Lust erbleiche.
Jedoch, mein Glück, es reift nicht aus zu Stunden:
Du riechst schon sehr, mein Torsoschatz, nach Leiche.


Fünftes Sonett

So liegst du gut. Gleich wird sich's prächtig zeigen
Wie klug mein Rat: ich schiebe meinen Dicken
In dein bemoostes Tor – man nennt das Ficken.
Du fragst warum? – Davon laß jetzt mich schweigen.

Schon seh' ich Schmerz in deinen blanken Blicken,
Das geht vorbei: du mußt zurück dich neigen,
Gleich wird dein Blut dir jubeln wie die Geigen
Von Engeln, welche ihre Brünste schicken

In bebender Musik zum Ohr der Welt.
Famos! ... Du einst dich mir in bravem Schaukeln,
Die Schenkel schmiegen pressend, es umgaukeln

Mich Düfte, die mich locken in die Unterwelt.
Ein Stoß – ein Schrei! ... Die weißen Glieder zittern
Im Kampf wie Apfelblüten in Gewittern.


Sechstes Sonett

Ich flehe dich um Wunden und um Male
Von deinen Händen, die mich heilig sprechen.
Du sollst das Glied, das du gesaugt, zerbrechen.
Das steif geragt in deine Kathedrale.

Schlürf' aus den Quell, der einst in weißen Bächen
In deinen Kelch gespritzt beim Bachanale! ...
Gieß jetzt die letzte Kraft in deine Schale.
An meinem Blute magst du dich bezechen! ...

Nimm scharfe Peitschen und geglühte Zwingen.
Schlag' fester zu und quäle meine Hoden! ...
Laß tiefsten Schmerz das höchste Glück mir bringen.

Mein Stöhnen preist dich brünstiger als meine Oden.
Und wenn die letzten Schreie dich umklingen
Hörst du den Dank vom seligen Rhapsoden.


Siebentes Sonett

Der Müllerbursche schiebt hinauf zur Mühle
Auf seinem Karren einen Mühlenstein.
Und in die Öffnung schob er glatt hinein
Sein steifes Glied und schaffte so sich Kühle.

Die blonde Müll'rin sieht's im Sonnenschein.
Und trotz der unerträglich dumpfen Schwüle
Läuft sie hinab, daß prüfend sie's befühle:
Sie faßt und fühlt, es ist von Fleisch und Bein.

»Na hör', mein Junge«, ruft sie sehr brutal,
»Was soll die Schweinerei mit deinem Schweif? .. !
Ist das die Prüfung, die ich dir befahl.

Ob du auch würdig wärest für mein Bett?«
Doch er zeigt nur die Inschrift um den Reif.
Und ach, sie liest gerührt: Elisabeth ... !


Achtes Sonett

Ich ward erlöst, zum Weltweib umgeschaffen,
Des irren Wanderns letzte höchste Feier.
Ich rag' ins Dämmerlicht, verhüllt vom Schleier
Der Sterne mit den bleichen Mondagraffen.

Zur Erde send' ich meinen Himmelsgeier,
Der ruft die letzten geilen Menschenaffen.
Ich werde meine Röcke höher raffen
Und alle grüßen als willkomm'ne Freier.

Ich höre schon ihr heis'res Brunstgeschrei.
Die Schwänze zucken und die Zungen lallen.
Begattend dünken sie sich schicksalsfrei.

Doch werden sie in meine Scheide fallen,
Dann will ich sie Kometen gleich mit kurzen
Und hellen Knallen in den Weltraum furzen.


Neuntes Sonett

Verschüchtert von des Purpurbett's Umschattung
Horcht die Prinzessin in die schwarzen Ecken.
Ihr dünkt ein schalkhaft kichernd' Necken,
Ein seltsam' Künden fürstlicher Begattung.

Der Prinz harrt zweifelnd seiner Kraft Erwecken
Und früh vertaner Jugend Rückerstattung.
Wie peinlich würde heute die Ermattung
Die junge Frau aus der Umarmung schrecken.

Er droht des frechen Narren fröstelnd Lachen,
Flucht seiner Jugend mondbeglänzten Nachen
Und glaubt nicht mehr an schwarzer Kräuter Sieden.

Denn selbst die einst so treuen Canthariden,
Sie haben ihren Wirkungspol verrückt
Und reichen nur, daß er den Nachtstuhl schmückt.


Zehntes Sonett

Ich höre fern das Plätschern deiner Wasser.
Ich fühl' mein Herz in meine Hoden sinken.
Es drängt mich wieder, dein Pipi zu trinken,
Weil ich ein ruchlos raffinierter Prasser.

Man lügt, daß deine gelben Quellen stinken.
Mich macht ihr Duft, wenn ich sie trinke, blasser.
Ich möcht', ein Kieselstein, ein ewig nasser,
In deinen Fluten selig schimmernd blinken.

So wirst du mir, Geliebte, ganz zu eigen,
Wie mehr als in des Marterbergs Ersteigen
Im Abendmahle Einer Gott verwandt.

In deiner Krypta ein verschwieg'ner Brand,
Laß züngeln mich in allen roten Winkeln
Und zischend sterben in topas'nem Pinkeln.



Die zu Grunde gelegte Vorlage besteht in 25 unnumerierten Blättern. Die Verfasserschaft Friedrich Schlegels ist umstritten. Die ›Kritische Friedrich Schlegel Ausgabe (KTA)‹, die von Ernst Behler u.a. herausgegeben, seit 1958 im Verlag Ferdinand Schöningh, Paderborn, München und Wien erscheint, enthält diese Sonette nicht. Alexander von Bessmertny wird alternativ als möglicher Autor angenommen.