Friday, September 6, 2024

MARIANNE VAN HIRTUM

 


MARIANNE VAN HIRTUM

 

LA NUIT MATHÉMATIQUE

 

1
 
     Tandis que mon feu bout, que la lune baise ma porte,
le jour s’insinue, sans plus le laisser circonscrire
par la traînée fumeuse des étoiles.
 
     Là-bas !—C’était la boîte verte dans la clairière des mondes.
Son visage parlait sans cesse, avec des soubresauts de douceur inconnue.
 
     « Il est l’heure, dit-elle, ta robe est déjà toute prête. »
Elle désigne un grand pont d’écailles : celui-là même
Où se promenaient des cigognes en béquilles.
     Je lui demande s’il n’est plus de saisons.
« Non, dit-elle, puisque tu es nue dans la vie des hommes. »
Mes ces petits soldats rieurs ne m’importent guère.
     Ce qui seul compte, c’est le corps, dont j’écarte le sang   
pour découvrir un nid d’abeilles rouges,
toutes occupées de boire au fleuve des femmes ivres.

      Celles-là mêmes que nous aimons tant !
Celles qui sont les nacelles de l’air,
semblables à des hiboux décapités,
dont les têtes gravitent.
Celles que l’on nomme les anges,
parce qu’elles sont savantes comme les démons.
 
     Leur cœur est une fleur sauvage
qui a plus de pétales qu’on ne compta de larmes.
 
     C’est dans une larme—quelquefois—
qu’elle se promène, comme en barque blonde.
 
     Sa nourriture est faite des mouches mortes,
que nous négligeâmes, oublieux que nous sommes,
du rôle aigu de la Reine-Géométrie.
 
     Cette fleur est la parole que ma bouche s’apprête à dire.
Ou bien qu’elle taira :
car la serrure de ma bouche est sans clé.
Cette clé est sans sexe, mon cœur bat
de la voir qui vient,
si bleue, dans la grande nuit teinte.
 
 
 
2
 
     Les grandes bêtes sortaient par les portes d’ombre.
Un peu plus tard, elles rentraient, par le portail de lèse-majesté.
 
     Un grand lion noyé flottait sur l’eau sucrée.
 
Quelle silence ombreux, sur les palais de neige !
 
     Du ciel tombait une chaleur noire,
comme les longues mouches blêmes nous accompagnent,
parfois nous prenant la main, vers le soir.
 
     L’oreiller bleu perdait son sang,
que partait en ruisseaux rapides,
quand la pâquerette lunaire épouse une strate de glace.                                                          
 
     Ville traversée d’innombrables bougeoirs.
 
Sur la berge du violet-noir,
s’étend le Dinosaure aimé,
montant jusqu’à sa bouche, son drap de nuit.
 
 
 
3
 
     Les ayant trouvées trop sèches :
nous les avons emmenées sur des brancards,
sur des grabats, sur des brouettes.
Sur tout ce que nous avons trouvé de plus suspect
en l’ardente matière
 
     Nous nous sommes répandus dans les deux sens,
mais toutefois, sans oublier la rose du désert :
elle est toujours vivante aux quais des algues moribondes
où frissonne un dernier pavot,
n’étant que l’armistice de soi-même.
 
     Sombre était l’enfant-chacal des forêts,
assis en ses carrés de vent et d’herbes.
 
     Et sombres singes, assis en la mélancolie :
ils ne nous ont montré que leurs infaillibles gants gris.
 
 
 
4
 
     La fourrure en semis d’argent n’étoile pas
de hasardeux mélanges les cavernes
où l’Être en chapeau de nuit
ouvre sa porte mal ventée de troncs noirs.
     Un rire bien dément, un feu bleu cerclé de rayons de guêpe
serait là ton œil, ô réciprocité qui toujours t’ajourne
au seuil des grottes refusées ?
 
     Le jour, grand-lustucru-cyclamen-de-glace porte tes pas,
sur son dos, l’hôpital masqué pour la fête.
 
     Si tu développes en ton front
une intelligence de perdrix lucide,
toujours perdront tes yeux cachés leur chevelure d’amiante.
Source plus aveugle qu’un sourd de résine.
 
     Chassez ces trains de misère
sur les rails flambants du baiser.
La grotte est faite en toile diaprée,
pour qui ne peut la prendre avec des doigts de Père-l’Égypte.   

     Une botte de foins risibles se dresse,
où ne dormiront pas nos jeunes lions.
Ici, personne ne porte la tête à l’envers.
 
     Trop lentement tourne l’horloge.
Mourons de plus en plus !
 
     J’ai déjà son goût merveilleux
à mes dents lointaines.
 
 
 
L’HYMNE AU GRAND PARAPLUIE
 
     J’aurai la mort que j’ai voulue,
avec ses dentelles de fer jaune, ses crics de paille.
     Elle m’attendra dans la vallée de tulle,
lorsque la seule tendresse du jour
aura fait son apparition de serpent doré,
qui luit quelques instants au son de la cloche de cinq heures.
 
     Alors l’oiseau magique, surmonté d’une houppelande de révolte 
fera son sonnet de perles avec des mots de crécelle
mouillée sous le vent.
     Le soleil ne brillera point pour attester
ma minceur de son ombre.
 
     Allez, mes bons chevaux !
Hissez-moi sur vos épaules de granit.
Enchaînez mes poignets déjà refroidis :
la forêt s’ouvre comme une botte de haricots rouges
au crépuscule, et le ruisseau de fort vin bleu m’attend.
 
 
     Le silence ouvre ses portes, pour un fois elles sont liquides,
comme entourées des gueules de la nuit.
 
     Le tout dernier sanglier blanc
à qui je ferai peur, tourne le dos.
 
     Que les chercheurs, ici s’éloignent.
Ce n’est pas un corps de jeune garçon que je laisserai,
la tête dans le ruisseau, les pieds de nacre vermeil,
 
     en forme de Grand Parapluie.

Sunday, April 23, 2023

ΧΟΥΑΝ ΕΔΟΥΑΡΔΟ ΘΙΡΛΟΤ: ΤΟ ΑΣΗΜΕΝΙΟ ΑΝΑΚΤΟΡΟ


 

JUAN EDURADO CIRLOT

 

EL PALACIO DE PLATA

 

El palacio de plata resplandece
en medio de las aguas del abismo
y las coronas arden con dulzura.

Y la dorada rueda de las rosas
levanta su cabeza de aire blanco.

El árbol infinito de la sangre
atraviesa la roca transparente.
La noche abre sus ojos de fulgor
sus letras de cristales que respiran.

De la calma del centro nacen llamas.

*

En medio de las aguas del abismo
el árbol infinito de la sangre
atraviesa la roca transparente
y la dorada rueda de las rosas.

La noche abre sus ojos de fulgor
sus letras de cristales que respiran.

El palacio de plata resplandece:
levanta su cabeza de aire blanco.
De la calma del centro nacen llamas
y las coronas arden con dulzura.

*

El árbol infinito de la sangre
levanta su cabeza de aire blanco;
de la calma del centro nacen llamas.

Y la dorada rueda de las rosas
atraviesa la roca transparente.

La noche abre sus ojos de fulgor
en medio de las aguas del abismo;
sus letras de cristales que respiran.

El palacio de plata resplandece.
Y las coronas arden con dulzura.

*

La noche de la roca del abismo
atraviesa la rueda de fulgor
y la calma dorada del palacio.

Las rosas de cristales resplandecen,
el centro abre las llamas infinitas
en medio de las letras de aire blanco.

El árbol de las aguas con dulzura
levanta la cabeza de la sangre,
que nace de la plata que respira.

Y las coronas arden en los ojos

*

La noche abre el palacio de las aguas
y la dorada rueda transparente;
de las rosas de plata de la sangre
levanta su cabeza de las llamas.

El árbol del abismo resplandece
y las coronas nacen de sus ojos.

Del infinito centro de fulgor,
en medio de la calma que respira,
atraviesa la roca de aire blanco:
sus rosas de cristales con dulzura.

*

El palacio de plata de la sangre
atraviesa la roca con dulzura
en medio de las aguas que respiran.

El árbol infinito resplandece
y la dorada rueda de fulgor
levanta su cabeza de cristales.

De las rosas del centro del abismo,
sus letras de la calma nacen llamas.
La noche abre sus ojos transparentes
y las coronas arden de aire blanco.

*

La noche abre sus ojos que respiran;
sus letras del abismo de cristales
y las coronas nacen de las aguas,
de las rosas del centro con dulzura
en medio de la calma de fulgor.

Levanta su cabeza de la roca
el palacio de plata transparente.

El árbol infinito resplandece
y la dorada sangre de aire blanco
atraviesa la rueda de las llamas.

*

Árbol en la dulzura de aire blanco:
la cabeza dorada de fulgor.
Las letras del palacio resplandecen,
los ojos de la noche de las llamas.

Y el centro de la roca del abismo
leanta las coronas infinitas
en medio de la calma transparente.

Las rosas de cristales arden sangre,
abren plata que nace de las aguas,
atraviesan la rueda que respira.

*

El palacio de sangre transparente
levanta las coronas con dulzura,
y la dorada roca de las letras
atraviesa las aguas de aire blanco.

La noche abre cristales que respiran,
de la plata del árbol nacen ojos;
en medio de la rueda de las llamas,
en la calma del centro resplandecen.

Las rosas infinitas del abismo
arden en la cabeza de fulgor.

*

De las rosas del centro del abismo
la noche abre sus ojos transparentes,
y las coronas arden con dulzura.

El palacio de plata de la sangre
atraviesa la roca de aire blanco,
en medio de las aguas que respiran.

El árbol infnito resplandece,
sus letras de la calma nacen llamas.

Y la dorada rueda de fulgor
levanta su cabeza de cristales.

*

La noche abre el palacio de la sangre
atraviesa la roca de aire blanco,
sus rosas de cristales con dulzura
y la dorada rueda transparente.

Del infinito centro de fulgor,
de las letras de plata de las aguas,
levanta su cabeza de las llamas.

En medio de la calma que respira
el árbol del abismo resplandece
y las coronas nacen de sus ojos.

*

La noche de cristales de aire blanco
atraviesa el palacio transparente,
la roca de las rosas de fulgor,
en medio de la calma que respira.

Del infinito centro de sus ojos
el árbol de las llamas resplandece,
y la dorada rueda de las aguas
levanta su cabeza con dulzura;
del abismo de plata que abre letras.

Y las coronas nacen de la sangre.

 

Wednesday, June 1, 2022

ΤΕΟΦΙΛΟ ΣΙΔ: ΤΡΙΠΤΥΧΟ ΤΗΣ ΝΥΧΤΑΣ

 


TEÓFILO CID

 

Tríptico De La Noche (I)

 

¡Oh noche! ¡Oh noche! Detén a los paseantes
con el rumor de aurora de tus astros extasiados.

 

El amor es la razón de tus árboles dormidos,
del silencio que corre por tus venas aurorales
porque en ti las bocas son nidos
y las palabras aves que pronuncian tu mensaje.

 

¡Oh noche! Detén a los paseantes
que surgieron como una onda física,
como un axioma en flor.
Deténlos en la aurora de sus besos,
perfílalos de umbral contra el silencio,
que sea eterno el ángulo que dibujan sus deseos.
¡Oh noche! Tú que tienes el valor del día
y que escondes en tu índole un sol nuevo.

 

Tú puedes contra el tiempo revivir en verdes pinos,
azular el espacio detenido en una huella,
hacer que el lecho vibre con un ópalo…
¡Oh noche! Tú que puedes detener a los amantes,
detén a estos viajeros que han llegado sin aliento.
Son ellos los viajeros que ayer partieron desde un beso
y que ahora se pasean por un nimbo sin designios.
Ahora sus pupilas centellean, cruzan sus espadas
para quedar impresas en panoplia eternizada.
Ellos tienen un secreto que compartir contigo,
un secreto que un pensil de instinto ha levantado.
¡Oh noche! Detén a los amantes
con el rumor de aurora de tus astros extasiados.

 

 

Tríptico De La Noche (II)

 

Cuantos vienen a mirarte te miran desde un solio de egoísmo
bajo el cual una cisterna brota que embrida a los astros.

 

No pueden suponer que el día nace de tus sombras,
el día que concede su luz a cualquier hombre
y que también nos sirve para odiarnos.

 

En ti yo encuentro los semblantes más amados,
el de una ciudad que invierte sus tejados en el agua
y el de un puente de salud sobre dolencias pálidas.
(Recuerdo como aludes de agua fresca,
viejos recuerdos donde las diarias preocupaciones crean fútiles regatas.)

 

Por eso a ti recurro, ¡oh noche!, para impetrar tu sombra,
tu mano enguantada de negro, tu dominó de olvido,
porque ellos, los paseantes que ahora llegan de la mano,
puedan quedar prendidos como jíbaros de espuma
al primitivo silencio de tus astros extasiados.
¡Oh emblema nupcial! ¡Oh dulce acorde transpirado!
La noche tiene ahora escudo de armas como reina,
dos miradas, dos alientos, dos palabras que el silencio crispa
en un augurio de cemento eternizado.

 

 

Tríptico De La Noche (III)

 

¡Oh dulce noche, que mueve los estambres
con su sombra silenciosa
que es luz para la sangre!

 

Tú posees la fatiga que requiere mi descanso,
la faz nupcial que esconde el eco
por donde un hilo de éter va fluyendo.
Lo que eres en la simple geometría
de los cuerpos enlazados por ustorio espejo de heno,
lo que eres en la granja de tus árboles de lira
donde pastan armoniosos animales,
temblorosas palmas ávidas de estío.
Y aluminio el caserío que refleja el río antiguo,
un problema que hace nido,
un nidal que es puro lapsus,
el lapsus que es el tiempo sin medida.

 

¡Oh noche que das paz a las estrellas
con el vaho de los cuerpos!;
al sereno de las fábricas,
a los viejos conductores de tranvía.
Yo te voy iluminando piso a piso.
Das un lujo sideral
como al verde rascacielos
que madura con los besos de sus miles de habitantes.
Es preciso mirar sobre tus hombros
para ver el naipe que manejas.

 

Has detenido a los paseantes,
empleando gatos negros, perros vagos, taxis lóbregos,
que pasan a favor de la corriente
como el sueño a través del hipnotismo.

 

¡Oh noche! Tan hermosa
como ver a Doña Venus en la punta de la vida.
Tú que eres en el rapto de las diosas
la que acepta ser raptada,
en el rapto del espejo
la ilusión que sobrevive;
en el rapto de los besos
el lenguaje que se cambia.

 

Hay soles en tu nombre,
marchitos soles que devienen
populosos como siembras,
cuando una lenta espera me domina
con su atroz desesperanza.

 

Hay estadios en tu nombre
donde juegan inexpertos jugadores,
endurecidos como estatuas en un parque
al juego viejo que llamábamos la barra.
¡Oh noche! Tu guante ha caído al día.
Allí lo veo como sobre el banco de un parque desolado.
Me acerco. Lo oprimo contra mis labios
y entonces veo que es un bello atardecer.
Lo retiro de mi boca
y entonces veo que es la aurora que se acerca.

 

 

Wednesday, January 26, 2022

ΧΟΣΕ ΑΣΟΥΝΣΙΟΝ ΣΙΛΒΑ

 


JOSÉ ASUNCIÓN SILVA (1865-1896)

 

NOCTURNO

 

Oh dulce niña pálida, que como un montón de oro
de tu inocencia cándida conservas el tesoro;
        a quien los más audaces, en locos devaneos
        jamás se han acercado con carnales deseos;
tú, que adivinar dejas inocencias extrañas
en tus ojos velados por sedosas pestañas,
        y en cuyos dulces labios —abiertos sólo al rezo—
        jamás se habrá posado ni la sombra de un beso...
Dime quedo, en secreto, al oído, muy paso,
con esa voz que tiene suavidades de raso:
        si entrevieras en sueños a aquél con quien tú sueñas
        tras las horas de baile rápidas y risueñas,
y sintieras sus labios anidarse en tu boca
y recorrer tu cuerpo, y en su lascivia loca
        besar todos sus pliegues de tibio aroma llenos
        y las rígidas puntas rosadas de tus senos;
si en los locos, ardientes y profundos abrazos
agonizar soñaras de placer en sus brazos,
        por aquel de quien eres todas las alegrías,
        ¡oh dulce niña pálida!, di, ¿te resistirías?...

 

****************************

 

NOCTURNO I

 

A veces, cuando en alta noche tranquila,
sobre las teclas vuela tu mano blanca,
como una mariposa sobre una lila
y al teclado sonoro notas arranca,
cruzando del espacio la negra sombra
filtran por la ventana rayos de luna,
que trazan luces largas sobre la alfombra,
y en alas de las notas a otros lugares,
vuelan mis pensamientos, cruzan los mares,
y en gótico castillo donde en las piedras
musgosas por los siglos, crecen las yedras,
puestos de codos ambos en tu ventana
miramos en las sombras morir el día
y subir de los valles la noche umbría
y soy tu paje rubio, mi castellana,
y cuando en los espacios la noche cierra,
el fuego de tu estancia los muebles dora,
y los dos nos miramos y sonreímos
mientras que el viento afuera suspira y llora!

 

¡Cómo tendéis las alas, ensueños vanos,
cuando sobre las teclas vuelan sus manos!

 

****************************

 

NOCTURNO II

 

¡Poeta!, ¡di paso
los furtivos besos!…

 

¡La sombra! ¡Los recuerdos! La luna no vertía
allí ni un solo rayo… Temblabas y eras mía
Temblabas y eras mía bajo el follaje espeso,
una errante luciérnaga alumbró nuestro beso,
el contacto furtivo de tus labios de seda…
La selva negra y mística fue la alcoba sombría…
En aquel sitio el musgo tiene olor de reseda…
Filtró luz por las ramas cual si llegara el día,
entre las nieblas pálidas la luna aparecía…

 

¡Poeta, di paso
los íntimos besos!

 

¡Ah, de las noches dulces me acuerdo todavía!
En señorial alcoba, do la tapicería
amortiguaba el ruido con sus hilos espesos
desnuda tú en mis brazos fueron míos tus besos;
tu cuerpo de veinte años entre la roja seda,
tus cabellos dorados y tu melancolía
tus frescuras de virgen y tu olor de reseda…
Apenas alumbraba la lámpara sombría
los desteñidos hilos de la tapicería.

 

¡Poeta, di paso
el último beso!

 

¡Ah, de la noche trágica me acuerdo todavía!
El ataúd heráldico en el salón yacía,
mi oído fatigado por vigilias y excesos,
sintió como a distancia los monótonos rezos!
Tú, mustia, yerta y pálida entre la negra seda,
la llama de los cirios temblaba y se movía,
perfumaba la atmósfera un olor de reseda,
un crucifijo pálido los brazos extendía
y estaba helada y cárdena tu boca que fue mía!

 

****************************

 

NOCTURNO III

 

Una noche
una noche toda llena de perfumes, de murmullos y de música de älas,
Una noche
en que ardían en la sombra nupcial y húmeda, las luciérnagas fantásticas,
a mi lado, lentamente, contra mí ceñida, toda,
muda y pálida
como si un presentimiento de amarguras infinitas,
hasta el fondo más secreto de tus fibras te agitara,
por la senda que atraviesa la llanura florecida
caminabas,
y la luna llena
por los cielos azulosos, infinitos y profundos esparcía su luz blanca,
y tu sombra
fina y lángida
y mi sombra
por los rayos de la luna proyectada
sobre las arenas tristes
de la senda se juntaban.
Y eran una
y eran una
¡y eran una sola sombra larga!
¡y eran una sola sombra larga!
¡y eran una sola sombra larga!

 

Esta noche
solo, el alma
llena de las infinitas amarguras y agonías de tu muerte,
separado de ti misma, por la sombra, por el tiempo y la distancia,
por el infinito negro,
donde nuestra voz no alcanza,
solo y mudo
por la senda caminaba,
y se oían los ladridos de los perros a la luna,
a la luna pálida
y el chillido
de las ranas,
sentí frío, era el frío que tenían en la alcoba
tus mejillas y tus sienes y tus manos adoradas,
¡entre las blancuras níveas
de las mortüorias sábanas!
Era el frío del sepulcro, era el frío de la muerte,
Era el frío de la nada…

 

Y mi sombra
por los rayos de la luna proyectada,
iba sola,
iba sola
¡iba sola por la estepa solitaria!
Y tu sombra esbelta y ágil
fina y lánguida,
como en esa noche tibia de la muerta primavera,
como en esa noche llena de perfumes, de murmullos y de músicas de alas,
se acercó y marchó con ella,
se acercó y marchó con ella,
se acercó y marchó con ella… ¡Oh las sombras enlazadas!
¡Oh las sombras que se buscan y se juntan en las noches de negruras y de lágrimas!

 

Tuesday, December 7, 2021

ΧΟΑΚΙΝ ΠΑΣΟΣ

 



JOAQUÍN PASOS (1914-1947)

 

CANTO DE GUERRA DE LAS COSAS

 

Cuando lleguéis a viejos, respetaréis la piedra,

si es que llegáis a viejos,

si es que entonces quedó alguna piedra.

Vuestros hijos amarán al viejo cobre,

al hierro fiel.

Recibiréis a los antiguos metales en el seno de vuestras

familias,

trataréis al noble plomo con la decencia que corresponde a su

carácter dulce;

os reconciliaréis con el zinc dándole un suave nombre;

con el bronce considerándolo como hermano del oro,

porque el oro no fue a la guerra por vosotros,

el oro se quedó, por vosotros, haciendo el papel de niño

mimado,

vestido de terciopelo, arropado, protegido por el resentido

acero...

Cuando lleguéis a viejos, respetaréis al oro,

si es que llegáis a viejos,

si es que entonces quedó algún oro.

El agua es la única eternidad de la sangre.

Su fuerza, hecha sangre. Su inquietud, hecha sangre.

Su violento anhelo de viento y cielo,

hecho sangre.

Mañana dirán que la sangre se hizo polvo,

mañana estará seca la sangre.

Ni sudor, ni lágrimas, ni orina

podrán llenar el hueco del corazón vacío.

Mañana envidiarán la bomba hidráulica de un inodoro

palpitante,

la constancia viva de un grifo,

el grueso líquido.

El río se encargará de los riñones destrozados

y en medio del desierto los huesos en cruz pedirán en vano

que regrese el agua a los cuerpos de los hombres.

Dadme un motor más fuerte que un corazón de hombre.

Dadme un cerebro de máquina que pueda ser agujereado sin

dolor.

Dadme por fuera un cuerpo de metal y por dentro otro

cuerpo de metal

igual al del soldado de plomo que no muere,

que no te pide, Señor, la gracia de no ser humillado por

tus obras,

como el soldado de carne blanducha, nuestro débil orgullo,

que por tu día ofrecerá la luz de sus ojos,

que por tu metal admitirá una bala en su pecho,

que por tu agua devolverá su sangre.

Y que quiere ser como un cuchillo, al que no puede herir

otro cuchillo.

Esta cal de mi sangre incorporada a mi vida

será la cal de mi tumba incorporada a mi muerte,

porque aquí está el futuro envuelto en papel de estaño,

aquí está la ración humana en forma de pequeños ataúdes,

y la ametralladora sigue ardiendo de deseos

y a través de los siglos sigue fiel el amor del cuchillo a la

carne.

Y luego, decid si no ha sido abundante la cosecha de balas,

si los campos no están sembrados de bayonetas,

si no han reventado a su tiempo las granadas...

Decid si hay algún pozo, un hueco, un escondrijo

que no sea un fecundo nido de bombas robustas;

decid si este diluvio de fuego líquido

no es más hermoso y más terrible que el de Noé,

¡sin que haya un arca de acero que resista

ni un avión que regrese con la rama de olivo!

Vosotros, dominadores del cristal, he ahí vuestros vidrios

fundidos.

Vuestras casas de porcelana, vuestros trenes de mica,

vuestras lágrimas envueltas en celofán, vuestros corazones

de bakelita,

vuestros risibles y hediondos pies de hule,

todo se funde y corre al llamado de guerra de las cosas,

como se funde y se escapa con rencor el acero que ha

sostenido una estatua.

Los marineros están un poco excitados. Algo les turba

su viaje.

Se asoman a la borda y escudriñan el agua,

se asoman a la torre y escudriñan el aire.

Pero no hay nada.

No hay peces, ni olas, ni estrellas, ni pájaros.

Señor capitán, ¿a dónde vamos?

Lo sabremos más tarde.

Cuando hayamos llegado.

Los marineros quieren lanzar el ancla,

los marineros quieren saber qué pasa.

Pero no es nada. Están un poco excitados.

El agua del mar tiene un sabor más amargo,

el viento del mar es demasiado pesado.

Y no camina el barco. Se quedó quieto en medio del viaje.

Los marineros se preguntan ¿qué pasa? con las manos,

han perdido el habla.

No ha pasado nada. Están un poco excitados.

Nunca volverá a pasar nada. Nunca lanzarán el ancla.

No había que buscarla en las cartas del naipe ni en los juegos

de la cábala.

En todas las cartas estaba, hasta en las de amor y en las

de navegar.

Todas los signos llevaban su signo.

Izaba su bandera sin color, fantasmas de bandera para ser

pintada con colores de sangre de fantasma,

bandera que cuando flotaba al viento parecía que flotaba el

viento.

Iba y venía, iba en el venir, venía en el yendo, como que si

fuera viniendo.

Subía, y luego bajaba hasta en medio de la multitud y

besaba a cada hombre.

Acariciaba cada cosa con sus dedos suaves de sobadora

de marfil.

Cuando pasaba un tranvía, ella pasaba en el tranvía;

cuando pasaba una locomotora, ella iba sentada en la trompa.

Pasaba ante el vidrio de todas las vitrinas,

Sobre el río de todos los puentes,

por el cielo de todas las ventanas.

Era la misma vida que flota ciega en las calles como una

niebla borracha.

Estaba de pie junto a todas las paredes como un ejército de

mendigos,

era un diluvio en el aire.

Era tenaz, y también dulce, como el tiempo.

Con la opaca voz de un destrozado amor sin remedio,

con el hueco de un corazón fugitivo,

con la sombra del cuerpo

con la sombra del alma, apenas sombra de vidrio,

con el espacio vacío de una mano sin dueño,

con los labios heridos

con los párpados sin sueño,

con el pedazo de pecho donde está sembrado el musgo del

resentimiento

y el narciso,

con el hombro izquierdo

con el hombro que carga las flores y el vino,

con las uñas que aún están adentro

y no han salido,

con el porvenir sin premio con el pasado sin castigo,

con el aliento,

con el silbido,

con el último bocado de tiempo, con el último sorbo de

líquido

con el último verso del último libro.

Y con lo que será ajeno. Y con lo que fue mío.

Somos la orquídea de acero,

florecimos en la trinchera como el moho sobre el filo de la

espada,

somos una vegetación de sangre,

somos flores de carne que chorrean sangre,

somos la muerte recién podada

que florecerá muertes y más muertes hasta hacer un

inmenso jardín de muertes.

Como la enredadera púrpura de filosa raíz,

que corta el corazón y se siembra en la fangosa sangre

y sube y baja según su peligrosa marea.

Así hemos inundado el pecho de los vivos,

somos la selva que avanza.

Somos la tierra presente. Vegetal y podrida.

Pantano corrompido que burbujea mariposas y arco—iris.

Donde tu cáscara se levanta están nuestros huesos llorosos,

nuestro dolor brillante en carne viva,

oh santa y hedionda tierra nuestra,

humus humanos.

Desde mi gris sube mi ávida mirada,

mi ojo viejo y tardo, ya encanecido,

desde el fondo de un vértigo lamoso

sin negro y sin color completamente ciego.

Asciendo como topo hacia el aire

que huele mi vista,

el ojo de mi olfato, y el murciélago

todo hecho de sonido.

Aqui la piedra es piedra, pero ni el tacto sordo

puede imaginar si vamos o venimos,

pero venimos, sí, desde mi fondo espeso,

pero vamos, ya lo sentimos, en los dedos podridos

y en esta cruel mudez que quiere cantar.

Como un súbito amanecer que la sangre dibuja

irrumpe el violento deseo de sufrir,

y luego el llanto fluyendo como la uña de la carne

y el rabioso corazón ladrando en la puerta.

Y en la puerta un cubo que se palpa

y un camino verde bajo los pies hasta el pozo,

hasta más hondo aún, hasta el agua,

y en el agua una palabra samaritana

hasta más hondo aún, hasta el beso,

Del mar opaco que me empuja

llevo en mi sangre el hueco de su ola,

el hueco de su huida,

un precipicio de sal aposentada.

Si algo traigo para decir, dispensadme,

em el bello camino lo he olvidado.

Por un descuido me comí la espuma,

perdonadme, que vengo enamorado.

Detrás de ti quedan ahora cosas despreocupadas, dulces.

Pájaros muertos, árboles sin riego.

Una hiedra marchita. Un olor de recuerdo.

No hay nada exacto, no hay nada malo ni bueno,

y parece que la vida se ha marchado hacia el país del trueno.

Tú, que vista en un jarrón de flores el golpe de esta fuerza,

tú, la invitada al viento en fiesta.

tu, la dueña de una cotorra y un coche de ágiles ruedas, sobre

la verja

tú que miraste a un caballo del tiovivo

y quedar sobre la grama como esperando que lo montasen

los niños de la escuela,

asiste ahora, con ojos pálidos, a esta naturaleza muerta.

Los frutos no maduran en este aire dormido

sino lentamente, de tal suerte que parecen marchitos,

y hasta los insectos se equivocan en esta primavera

sonámbula, sin sentido.

La naturaleza tiene ausente a su marido.

No tienen ni fuerzas suficientes para morir las semillas del

cultivo

y su muerte se oye como el hilito de sangre que sale de

la boca del hombre herido.

Rosas solteronas, flores que parecen usadas en la fiesta del olvido,

débil olor de tumbas, de hierbas que mueren sobre mármoles

inscritos.

Ni un solo grito. Ni siquiera la voz de un pájaro o de un niño

o el ruido de un bravo asesino con su cuchillo.

¡Qué dieras hoy por tener manchado de sangre el vestido!

¡Qué dieras por encontrar habitado algún nido!

¡Qué dieras porque sembraran en tu carne un hijo!

Por fin, Señor de los Ejércitos, he aquí el dolor supremo.

He aquí, sin lástimas, sin subterfugios, sin versos,

el dolor verdadero.

Por fin, Señor, he aquí frente a nosotros el dolor parado

en seco.

No es un dolor por los heridos ni por los muertos,

ni por la sangre derramada ni por la tierra llena de lamentos

ni por las ciudades vacías de casas ni por los campos llenos de

huérfanos.

Es el dolor entero.

No pueden haber lágrimas ni duelo

ni palabras ni recuerdos,

pues nada cabe ya dentro del pecho.

Todos los ruidos del mundo forman un gran silencio.

Todos los hombres del mundo forman un solo espectro.

En medio de este dolor, ¡soldado!, queda tu puesto

vacío o lleno.

Las vidas de los que quedan están con huecos,

tienen vacíos completos,

como si se hubieran sacado bocados de carne de sus cuerpos.

Asómate a este boquete, a éste que tengo en el pecho,

para ver cielos e infiernos.

Mira mi cabeza hendida por millares de agujeros:

a través brilla un sol blanco, a través un astro negro.

Toca mi mano, esta mano que ayer sostuvo un acero:

¡puedes pasar en el aire, a través de ella, tus dedos!

He aquí la ausencia del hombre, fuga de carne, de miedo,

días, cosas, almas, fuego.

Todo se quedó en el tiempo. Todo se quemó allá lejos.